Chères julirosiennes, chers julirosiens,
La République est en deuil. Nous venons de perdre, dans des circonstances effroyables, un hussard de la République qui s’attachait inlassablement, dans sa mission de professeur d’histoire, à rendre inaliénables les préceptes même de l’école laïque qui est notre fierté et, pour une bonne part, notre « art de vivre ».
Je salue son courage et sa détermination pour refuser toutes les formes d’obscurantisme ou d’asservissement et pour donner accès à ses élèves, à la liberté de conscience et au développement de leur « esprit critique ».
Mourir en 2020 pour faire vivre ces valeurs fondamentales de notre société est un scandale, une aberration, une souffrance collective qui interroge notre « vivre ensemble ».
Ainsi, depuis Mohamed MEHRA en 2012, en passant par le BATACLAN, Charly Hebdo, l’hyper Kacher, NICE et d’autres horreurs de cette dernière décennie, on n’en finit plus de pleurer des innocents sacrifiés sur l’autel du fondamentalisme islamiste d’une autre époque, d’un autre âge…
La mort de Samuel PATY interroge aussi sur notre solidarité les uns vis-à-vis des autres, sur notre complaisance par rapport à ce qui devrait au contraire, faire appel à notre vigilance. Cette interrogation est valable pour chacun d’entre nous mais elle se formule aussi en direction de nos gouvernants et des différentes institutions comme celle de l’Education Nationale.
Les utilisateurs des réseaux sociaux qui diffusent de la haine bien souvent en toute impunité et dans une totale irresponsabilité doivent être confondus et réduits au silence.
Sachons aussi, mes chers compatriotes, ne pas faire d’amalgame avec la communauté musulmane qui condamne avec la même force que la nôtre cet acte odieux et horrible. Je voudrais, en particulier saluer les imams de BORDEAUX et de STRASBOURG qui ont pris des positions fermes et sans ambiguïtés à ce sujet.
Aujourd’hui, je suis enseignant comme Samuel PATY, comme la plupart des français et je pleure cette âme forte qui, sans le vouloir, est devenue un héros de notre nation.
Je voudrais aussi pouvoir dire qu’il sera le dernier martyr de notre République…
A sa famille, à la communauté enseignante de son collège, à Monsieur le Maire de CONFLANS-SAINTE-HONORINE et son conseil municipal, nos sincères et tristes, tristes condoléances….
Pour le Conseil Municipal
Le Maire
Serge BORD