Chères Julirosiennes, chers Julirosiens, bienvenue dans cet espace Nelson MANDELA pour cette cérémonie de vœux, la dernière de ce mandat durant lequel le temps est passé très vite car rempli de votre présence à tous, à un moment donné ou à un autre de ces six années.
C’est toujours un plaisir à nul autre pareil que de vous rencontrer, et je vous remercie encore une fois pour votre présence toujours très nombreuse à cette invitation conviviale et fraternelle.
Saint Julien-les-Rosiers, c’est notre village. Saint Julien-les-Rosiers, c’est 3400 personnes (chiffres INSEE de décembre 2019) qui vivent à côté les uns des autres autour ou dans les hameaux dont nous aimons prononcer les noms : Caussonille, Courlas, Arbousse, Le Blacou, Les Costes, Lariasse, La Roque, La Carrierrasse… des noms chargés d’histoire humaines fortes et passionnantes qui ont fait ce patrimoine qui est arrivé jusqu’à nous aujourd’hui. Il est donc normal de commencer par Saint Julien-les-Rosiers et plus précisément par sa rubrique « état civil ».
J’adresse aux 32 familles endeuillées en 2019 par la perte d’un être cher, l’assurance de notre affliction et de notre amitié la plus sincère.
J’ai également une pensée pour les personnes malades et alitées qui ne peuvent quasiment plus se déplacer et qui doivent renoncer à ces moments d’amitié et de rencontre dont la plupart d’entre eux étaient de fervents adeptes. Aux côtés des personnes âgées empêchées, il y a malheureusement aussi des jeunes qui luttent contre la maladie avec un courage extraordinaire. J’exprime à tous ici, la solidarité de notre collectivité et sa compassion.
Mais la vie est là avec l’arrivée cette année de 33 nouvelles naissances (18 filles et 15 garçons). Nous souhaitons les voir grandir en bonne santé, entourés de l’affection de leurs parents ou de leur tuteur et de la nôtre aussi car nous le savons tous, « il faut tout un village pour éduquer un enfant ! ».
Je renouvelle toutes mes félicitations et mes vœux de bonheur aux nouveaux mariés de l’an 2019, soit un total de 9 mariages.
Le PACS est désormais de la compétence communale : 13 couples ont signé ce document en mairie l’an dernier, preuve de sa pertinence.
Saint Julien-les-Rosiers continue de s’enrichir toutes les années par l’arrivée de nouveaux arrivants que, pour la plupart, nous avons eu le plaisir d’accueillir au mois d’octobre dernier à la salle Biscarat. C’est toujours un plaisir que de rencontrer des personnes nouvelles avec leur histoire et la richesse de leur personnalité.
Mesdames, Messieurs, permettez-moi d’adresser mes remerciements en direction de celles et ceux qui font vivre le service public avec beaucoup d’abnégation et de générosité. :
• Les agents de notre collectivité qui mettent en œuvre nos projets et qui sont souvent l’inter-face entre la population et les élus pour un service public de proximité très précieux,
• Les entreprises de travaux publics, les artisans et commerçants, les cabinets de maîtrise d’œuvre avec lesquels nous travaillons au quotidien dans un souci constant de favoriser le tissu économique local et ainsi contribuer au maintien de l’emploi sur notre territoire. J’inviterai d’ailleurs les commerçants et artisans de la commune à un apéritif dinatoire le vendredi 17 janvier à partir de 19 h 30 à la salle Jean Biscarat car la vitalité économique de notre commune doit être encouragée et valorisée,
• Aux forces de gendarmerie que j’ai souvent sollicitées cette année 2019. Ils ont toujours répondu à nos appels et ont occupé le terrain avec tact et fermeté, en particulier durant l’été qui fut une période éprouvante en raison des nombreuses incivilités.
Je constate avec plaisir que les différents courriers que j’ai adressés au Procureur de la République, au Sous-préfet, au Colonel de la gendarmerie d’Alès, ont permis de modifier le fonctionnement de la communauté de brigade en renforçant la présence sur le terrain et en ajoutant une brigade de renfort durant les fêtes.
Le maître-mot : il faut occuper le terrain de la République et ne pas l’abandonner à ceux qui agissent dans l’ombre.
D’autre part, la décision prise par une grande majorité de mon conseil municipal de disposer un certain nombre de caméras dans les espaces publics communaux va aussi dans le sens d’un renforcement de réponses dissuasives aux actes de délinquance. Elles seront mises en place cette année.
J’ai également demandé au président de l’Agglo de transformer le CLSPD en CISPD de façon à ce que les communes de la première couronne puissent participer activement aux dispositifs de préventions sous toutes leurs formes. En effet, il nous faut résonner d’une manière globale de façon à ce que la ville centre soit dans une posture de solidarité avec ses communes péri-urbaines.
De la même manière, aux côtés de mon collègue maire de Saint Martin-de-Valgalgues, j’ai demandé avec force auprès du Conseil Départemental, d’Alès Agglomération et de l’Etat, un co-financement pour aider nos deux communes à se doter d’un poste d’éducateur spécialisé de façons à accompagner certains de nos jeunes dans leur intégration et leur autonomie, qu’elle soit professionnelle, scolaire, de santé ou encore familiale.
Aux côtés des forces de gendarmerie, je voudrais donner une mention spéciale à Loïc LANOË, notre policier municipal, qui réalise un travail remarquable en matière de médiation. Son professionnalisme doit être salué et apprécié comme il se doit.
• Aux services de secours et d’incendie, aux médecins, infirmiers et aides-soignants, auxiliaires de vie à domicile qui interviennent avec courage et abnégation quelquefois dans des situations difficiles et éprouvantes,
• Aux assistantes sociales du Centre Médico-Social. Elles restaurent la dignité humaine. Aux orthophonistes et aux psychologues qui réparent les maux et qui font du bien,
• A notre C.C.A.S. qui permet à des familles à faibles revenus de bénéficier d’aides et de réconfort. Nous saluons l’arrivée de Cathy FORTUNÉ qui a remplacé Mathylde JACQUIER appelée à d’autres fonctions en tant qu’enseignante,
• Au Centre Social Le Kiosque au service des julirosiens, des saint martinois, des alésiens, lieu de proximité mais aussi lieu d’animation de la vie sociale très précieux pour beaucoup de nos familles et des enfants,
• Aux enseignants des écoles maternelle et élémentaire qui assurent aux petits julirosiens leur apprentissage scolaire, longue route pas toujours rectiligne qui demande de l’énergie et de la patience aussi,
• A tous les acteurs de la vie associative locale. Je sais leur engagement pour que notre commune reste vivante et dynamique. On en a vu un aperçu sur le film. Je garde encore en bouche cette très belle fête du village et la présence chaleureuse et fraternelle de nombreux julirosiens petits et grands confondus dans un « esprit de village »,
• A Monsieur le Curé CHASSANG avec lequel je partage l’essentiel de ce qui fonde notre humanité et qui assure un travail formidable au bénéfice de ses paroissiens, en particulier de ceux qui sont touchés par le malheur et la peine,
• Aux conseillers départementaux et amis : Cathy CHAULET et Jacky VALY pour leur réactivité et leur aide sur des dossiers importants co-financés par le Conseil Départemental,
• A tous mes collègues élus ainsi que leurs conjointes et conjoints pour ce temps offert au service de notre commune,
• A vous toutes et tous, chers julirosiens envers lesquels c’est un plaisir sans cesse renouvelé que de vous rencontrer et d’échanger quelques instants ou plus si besoins. Je sais que je peux compter sur vous et que vous savez vous mobiliser pour des causes justes.
Nous aurons une illustration de cette mobilisation en début d’année 2020 avec la situation de notre Poste menacée de fermeture sur deux demi-journées supplémentaires, le lundi matin et le vendredi après-midi…
Dialogue de sourd entre son représentant régional et moi, cela donne à peu près ceci :
Elle :« Monsieur le Maire, il n’y a pas suffisamment d’activités à la Poste de Saint Julien-les-Rosiers. D’une année sur l’autre, le déficit est plus important, nous sommes donc contraints de réduire l’amplitude horaire… »
Moi : « Nous ne pouvons nous comprendre. Je parle service public, vous pensez rentabilité. Devant cette intransigeance, il nous reste à installer le rapport de force ! Au revoir Madame… »
C’est ce que nous ferons en ce début d’année 2020 avec votre participation massive car on ne peut accepter cette décision qui nous rend témoin passif d’un système qui s’éloigne des solidarités nécessaires au « bien vivre ensemble ».
Mes chers concitoyens, je ne peux passer sous silence cette formidable volonté d’élaborer notre document d’urbanisme et l’année 2019 fut, de ce point de vue, une année décisive pour que son approbation arrive avant la fin du mandat. C’est un document cohérent qui a pris en compte les avis des personnes publiques associées dans un contexte de réduction drastique de l’emprise foncière et en privilégiant une densification de l’urbanisation à l’intérieur du périmètre dédié.
Je sais que ce document ne fait pas que des propriétaires fonciers satisfaits, mais toutes les communes sont confrontées à la même équation imposée par l’Etat : établir un document d’urbanisme en réduisant l’emprise foncière car le syndrome de l’urbanisation non maitrisée peut conduire à des catastrophes, surtout en ces temps de réchauffement climatique. Devant la difficulté de la tâche, certains maires d’ailleurs renoncent, s’en remettant au futur PLUI, autrement dit : « je laisse à d’autres le soin de gérer l’urbanisme sur ma commune ! » Tel n’est pas notre cas car vous nous avez élus pour faire des choix et pour les assumer en ayant comme unique objectif « l’intérêt collectif d’abord et avant tout ».
Je remercie Henri LAZAREWICZ et sa commission, Mylène AGNIEL, notre agent à l’urbanisme à la mairie qui reçoit dans l’année autant de monde que le maire. Et Stéphan LOPEZ, le secrétaire général pour ses conseils avisés, sans oublier le cabinet URBA PRO et le service ADS d’Alès Agglomération.
La construction se porte bien à Saint Julien-les-Rosiers puisqu’en 2019, nous avons octroyé 47 permis de construire contre 39 en 2018, 68 déclarations préalables contre 59 en 2018.
Le 2ème film projeté ce soir va présenter le « cœur de village ». Je voudrais insister sur la place de la maison de santé et sur la nécessité de préparer l’avenir sur ce point.
Notre dossier de labellisation a été ajourné pour diverses raison en 2019. Une nouvelle réunion est programmée en ce début d’année avec les services de l’ARS et les professionnels de santé de Saint Martin-de-Valgalgues et Saint Julien-les-Rosiers, ceci afin de représenter le dossier à la commission d’avril.
Je compte beaucoup sur cette mobilisation car l’avenir est aux équipes pluri-professionnelles, travailler ensemble et en concertation pour que le quotidien soit plus facile à vivre pour tous.
Quoi qu’il arrive, j’en prends l’engagement, nous aurons une surface dédiée à la santé dans le « cœur de village » pour y accueillir des médecins généralistes, un secrétariat médical et pourquoi pas, des spécialistes en consultation foraine sur ce site. En effet, nous ne pouvons nous dérober à cette responsabilité. Ceci est notre devoir, ceci est notre projet pour les générations à venir.
Tout ce qui touche à notre qualité de vie doit être encouragé et valorisé. C’est ainsi que nous avons monté le projet des cheminements doux qui devrait se concrétiser en ce début d’année par une liaison piétonnière et cyclable des écoles jusqu’à Saint Julien avec, au Chemin des Pras et aux Gayettes, un aménagement sécuritaire avec ralentisseurs et chicanes. Cette demande quasi généralisée sur la commune reflète un air du temps qui ne fait pas rêver et on court après des aménagements qui seront toujours insuffisants si l’individu ne change pas de comportement.
Je pourrai prendre aussi l’exemple des cartons et des points d’apport volontaire, une horreur intégrale toutes les semaines, un dépotoir à ciel ouvert sans aucun respect pour ceux qui, consciencieusement et méthodiquement, plusieurs fois par semaine, évacuent et laissent la place nette pour… combien de temps chaque fois ?
Cette société de consommation qui nous prend et ne nous lâche plus nous laisse aussi encombrés et quelquefois honteux de notre comportement, qui, je le rappelle, est verbalisable.
La prise de compétence par Alès Agglomération le 1er janvier 2019 de l’assainissement et de l’eau le 1er janvier 2020, va avoir pour conséquence le passage à la REAL, le service régie d’Alès Agglomération qui désormais vous facturera votre consommation d’eau. Pour ceux qui s’interrogent encore, nous vous avons préparé en mairie, un document qui explique bien la démarche et qui donne les coordonnées pour se renseigner.
Ce transfert de compétence se fait pour l’instant sans augmentation du prix de l’eau et de l’assainissement, principalement en raison d’une bonne gestion communale et syndicale précédente qui transmet des réseaux en bon état et une politique d’investissement régulière et importante en matière financière (ce qui n’est pas toujours le cas sur d’autres communes, tant en ce qui concerne le prix de l’eau que les travaux à effectuer…).
Ce souci de la commune d’investir jusqu’au dernier moment de façon à laisser un réseau sain ne s’est jamais démenti car nous avons terminé l’année par la réfection de la canalisation d’eau potable à Cercafiot.
En matière de protection de notre environnement, nous avons systématiquement engagé un programme de changement de lampes sur les bâtiments communaux pour les remplacer par des LEDS beaucoup moins énergivores.
Opération similaire engagée par Alès Agglomération sur plusieurs communes pilotes pour le changement de lanternes et leur transformation en LED, soit pour notre commune 500.000 € d’investissement au total.
Nous avons également fait l’acquisition d’un véhicule électrique au niveau du service technique qui fait l’unanimité par sa fonctionnalité.
Le passage au zéro phyto a commencé par notre cimetière. Cette phase intermédiaire de mise en place peut dérouter certains d’entre vous et je le comprends. Pour 2020, l’objectif est de terminer le cimetière et d’en faire un lieu esthétique, coloré, de paix et de recueillement.
La transformation minérale du giratoire nous a valu de nombreux compliments pour la qualité de son dessin et de son rendu, en particulier la nuit. Nous y avons cependant ajouté un peu de végétal à travers les 6 arbustes disposés au pied de la main. Réalisation qui doit beaucoup à la qualité du croquis de Luc TRAVIER « DECO FORMAT » et aux mains expertes des équipes voirie et espaces verts animées par Christophe et Olivier.
Pour 2020, nous continuerons l’opération « subventions ravalement de façades » en y ajoutant les opportunités que nous offrira le dispositif « aide à la pierre » pour l’isolation des appartements dans le programme « plan local de l’habitat » porté par Alès Agglo.
Nous avons fait des efforts conséquents pour l’implantation d’arbres sur la commune. Cet effort devra être poursuivi en arborant aux quatre coins de la commune pour les générations futures.
Les travaux d’enfouissement des lignes dites de « moyenne tension » vont se poursuivre en ce début d’année. Ces travaux, commandés par ENEDIS visent à une meilleure sécurité de la distribution électrique aux julirosiens et à une meilleure résistance aux aléas climatiques (le Chemin de Granaudy, celui du Grand Chêne, la Route Vieille seront encore impactés par ces travaux). Les mauvaises conditions climatiques ont provoqué quelques problèmes de dommages aux voitures en raison d’une chaussée lessivée par la pluie. Je présente mes excuses aux personnes impactées par ces incidents et remercie vivement l’entreprise SEEB BONNEFILLE chargée des travaux pour sa réactivité et son professionnalisme.
Mesdames, Messieurs, vous l’aurez compris et la présence s’en fait souvent l’écho, les conditions dans lesquelles se déroule le mandat d’un maire aujourd’hui ne sont pas des plus réjouissantes et interrogent pour l’avenir.
Je pense plus précisément au maire de SIGNES, Jean-Marie MICHEL, décédé dans le cadre de l’exercice de ses fonctions de représentant de la République sur sa commune alors qu’il s’opposait à un dépôt sauvage.
Le fléau des dépôts sauvages, nous connaissons, Je viens d’en parler et nos massifs forestiers portent les stigmates de ces tas d’ordures abandonnés dans la nature.
Le pouvoir de police que nous donne la loi doit pouvoir s’exercer dans le respect dû à notre fonction. Malheureusement, les délais de réaction du parquet sont quelquefois vraiment trop longs et les peines encourues juste un peu plus que symboliques… L’association des maires de France souhaite l’introduction dans la loi d’un délit de « trafic de déchets » contre ces atteintes graves à notre environnement. Je suis favorable à cela et à une plus grande réactivité de la justice pour des faits qui trainent depuis 2 ou 3 ans.
S’il est important que nos administrés puissent s’adresser directement à nous et quelquefois même « à portée de leurs enguelades, il n’en reste pas moins que le constat général que nous faisons c’est un « recul de la citoyenneté au profit de besoins spécifiquement liés à la consommation sous toutes ses formes ainsi que l’expression de l’égocentrisme de notre temps ».
Lorsqu’on y ajoute dans cette longue liste, du « ras le bol », les différentes réformes territoriales que nous avons mal vécues en règle générale et de moins en moins de moyens de l’Etat, on aura compris que ce maillon fondamental de notre démocratie lance aujourd’hui un signal d’alerte préoccupant.
Pour Alès Agglomération, cela se traduit par plus de 20 maires qui ne se représentent pas (sur 73).
Mais vous le savez, je ne suis pas de ceux qui renoncent. Je crois beaucoup aux vertus de la terre d’où l’on vient. Je suis à la fois cévenol et ardéchois : dur au mal, passionné et engagé pour ma commune et ceux qui y vivent.
Ces racines qui ont enfanté des Jean-Pierre CHABROL et des Jean FERRAT, ces racines-là sont nourricières et bienveillantes, elles savent parler aux hommes et les comprendre aussi.
Alors oui, pour les élections de mars 2020, je me représenterai à vos suffrages aux côtés de mon ami Eric PLANTIER, avec une équipe remaniée pour moitié de jeunes, de femmes et d’hommes, de personnes issues de la vie associative du village, décidés à s’engager dans cette belle aventure humaine et citoyenne.
Au terme de ce mandat, je voudrais tout particulièrement remercier mes adjoints : Eric, Angélique, Henri, Bernard, Patrick, Olivier et toute l’équipe sortante pour la qualité de leur implication au service des julirosiens.
Mesdames, Messieurs, cette troisième décennie du XXIème siècle porte toujours la quête des besoins fondamentaux pour plus de fraternité.
« Que la dureté des temps n’éloigne pas la tendresse de nos cœurs ». Cette parole d’Ernesto CHE GUEVARRA est d’une étonnante actualité, car si nous restons des « foules sentimentales », nous n’en sommes pas moins des personnes à qui on doit l’équité et le respect.
De fait, l’année 2019 s’est terminée comme elle a commencé dans un grand nuage de gaz lacrymogène.
Ainsi, après le mouvement des gilets jaunes et le grand débat national qui a suivi, il est sorti le principe d’un acte II du quinquennat. Une nouvelle ère où le dialogue social serait valorisé et le débat public vivifié.
Quelques mois auront suffi pour remettre des centaines de milliers de français dans la rue après deux ans de concertation fantoche sur les retraites et la débandade en rase campagne de son mentor DELEVOIX.
Depuis les années 1990, réforme veut dire « régression sociale ». Le libéralisme économique est passé par là qui a transformé le terme. Désormais « réformer » signifie « sacrifice », c’est-à-dire recul social. Et dans leur grande sagesse, les français ne sont pas dupes du résultat… Sans oublier que nous en sommes à la 4ème réforme en deux décennies. On se méfie !
Et que dire de la situation dans les hôpitaux ? L’engagement des urgences, les patients qui s’entassent dans des couloirs froids et pas adaptés, le ras le bol des personnels soignants, le burn out de certains d’entr’eux, la démission des chefs de service qui, la mort dans l’âme, quittent l’hôpital public nous indiquent l’urgence d’un plan de sauvetage face à cette « colère blanche » inédite.
Si le but ultime est d’adapter la France et ses hôpitaux à la norme libérale et mondiale, on se prépare des lendemains encore plus difficiles dans la prise en charge des malades, ce que nous deviendrons tous à un moment donné ou à un autre de notre existence.
Mais les peuples savent parfois se révolter, certains avec véhémence, comme les habitants de HONG KONG contre leur gouvernement qui voulait extrader les opposants au régime vers la CHINE continentale.
Ce fut un tsunami de tee-shirts blancs qui scandait : «Nous choisissons l’état des droits, les droits de l’homme et les libertés ». Lors du dernier scrutin de décembre, le camp pro-démocratie rafla 17 conseillers de district sur 18 : un camouflet pour la CHINE.
D’autres peuples comme l’ALGERIE ont choisi depuis près d’un an de manifester pacifiquement contre la candidature de BOUTEFLIKA. « Comment ont-ils osé ? » s’insurgent les algériens. Cette colère froide n’est pourtant jamais violente. Elle dit simplement avec sagesse qu’elle n’est plus complice de manœuvres politiques indignes et avilissantes. De fait, sous la pression de la rue, « l’alternative » BOUTEFLIKA a fait flop et le scrutin présidentiel du 12 décembre a, lui aussi fait flop !...
Les algériens sont en train, pas à pas, avec patience et abnégation, de construire une vraie démocratie en ALGERIE. Ils ont droit à notre respect pour la dignité de leur attitude.
Il y a quelques semaines, j’ai participé à ALÈS à une réunion dans le cadre du Grenelle national sur les violences conjugales : un grand machin institutionnel animé par la préfecture départementale.
Cette prise de conscience est lente à émerger. En effet, il y a peu, on parlait de « crime passionnel »… L’expression voulait dire : un homme a tué sa femme, sous-entendu, il avait quelques circonstances atténuantes car il l’aimait trop !
Puis, on a parlé de « femmes battues » à partir des années 1970. C’était le début d’une lente, trop lente prise de conscience. Depuis, des associations ont pris le relais et utilisent le terme « féminicides » pour marquer le caractère intolérable de ces crimes.
Le tragique décompte des femmes tuées chaque année par leur compagnon ne s’arrêtera pas magiquement du jour au lendemain. A titre d’information, elles sont 220.000 en 2019 victimes de violences physiques ou sexuelles, cela laisse sans voix.
Au mois de mars 2019, la marche pour le climat a réuni des milliers de manifestants de par le monde. Porte-parole de ce combat pour l’éveil des consciences, Greta THUNBERG, jeune fille de 16 ans qui a réussi à porter le mouvement citoyen pour le climat à une échelle jamais atteinte.
Son argument est basé sur une opposition : « la volonté de changement du peuple face à l’inaction des Etats » et de ce point de vue, la dernière COP 25 réunie à MADRID a montré la frilosité pour ne pas dire la lâcheté, des chefs d’Etat face à la survie de notre planète. « Même ce fardeau, vous nous le laissez à nous, les enfants ! » dit-elle dans un élan de sincérité.
Les feux de forêt en SIBERIE, au BRESIL, en CALIFORNIE, et actuellement, d’une manière dramatique en AUSTRALIE avec un thermomètre qui flirte avec les 50°, l’équivalent de deux BELGIQUE ravagées par les flammes… sont bien là pour nous dire que c’est aujourd’hui qu’il faut réagir !
Face à tous ces fléaux qui reviennent toutes les années comme des vagues destructrices sur le rivage, on a envie de se dire : « Mais que font la plupart des dirigeants de ce monde pour enrayer le phénomène ?... »
Nos démocraties payent comptant la faillite d’élites « hors-sol », loin des préoccupations et surtout des difficultés de leurs concitoyens.
Comment, dans ces conditions, endiguer l’épidémie ou la lame de fond, la misère de ces temps modernes : je veux parler de la séduction des populismes. Où qu’on se tourne en effet, de l’AMERIQUE de TRUMP, du BRESIL de BOLSONARO, de la GRANDE BRETAGNE de JOHNSON, de la HONGRIE de ORBAN ou de la TURQUIE d’ERDOGAN, le populisme sous toutes ses formes gagne partout du terrain.
Ce que je retiens de tout cela, c’est que l’on assiste à l’inversion des valeurs. On place sur le haut de l’affiche la manipulation, les discours martiaux, le mensonge, les discours révisionnistes (SHOAH ou les immigrés, réchauffement climatique). Pourquoi s’en priveraient-ils puisque la vérité n’existe plus dans un environnement délétère où plus personne ne croit plus personne ?!...
C’est, selon l’expression de Guy DEBORD : « L’avènement de la société inversée où le vrai n’est plus qu’un moment du faux… »
« Buffone » avait lancé l’écrivain Roberto SAVIANO (menacé de mort par la maffia), à Mattéo SALVINI, alors ministre de l’intérieur. Oui, les bouffons habituellement chargés de divertir les princes par des plaisanteries obscènes ou grotesques semblent en effet avoir pris la place de leurs maîtres.
Alors, si j’ai un vœu à formuler pour 2020, c’est bien de garder notre esprit critique et notre capacité de discernement entre ce qui est bien et ce qui ne l’est pas, entre les personnes qui sont pénétrées du goût des autres et celles qui regardent leur nombril.
Ce que dit d’une autre façon Albert CAMUS dans sa correspondance à son grand ami René CHAR : « L’essentiel est sans cesse menacé par l’insignifiant, je voudrais bien l’an prochain, réduire ma vie à l’essentiel autant que possible et vous êtes dans cet essentiel ».
Chères julirosiennes, chers julirosiens,
Cette belle phrase de CAMUS fait complètement écho à l’estime que je vous porte. Vous avez été mon essentiel et la fidélité ne se marchandant pas, vous serez mon essentiel pour 2020.
Bonne et heureuse année à tous
Vive la République
Vive notre village de Saint Julien-les-Rosiers