Nous déplorons sur notre commune comme sur les autres communes de France la recrudescence des cambriolages (un toutes les 90 secondes sur le plan national) et les traumatismes de toute nature qu’ils engendrent.
En effet, au-delà de l’aspect matériel, c’est surtout l’intrusion dans l’intimité des personnes et des familles qui constitue un vrai préjudice.
Face à la méfiance légitime et recommandée des particuliers, l’imagination des voleurs ne connaît pas de limites. Pour preuve cette mésaventure arrivée à une Julirosienne il y a quelques jours et qui devrait nous inciter à encore plus de vigilance. Nous la diffusons avec son autorisation car, dit-elle « je veux que mon infortune soit la dernière sur la commune ».
On s’imagine toujours que les cambriolages se commettent durant l’absence des propriétaires. Il n’en est rien dans bon nombre d’entre eux. On s’imagine aussi que les cambrioleurs ont la figure de l’emploi… là encore, cette idée reçue ne résiste pas à la réalité.
Pour l’illustrer, afin de renforcer la capacité de vigilance de chacun d’entre nous, nous allons vous relater la mésaventure qui est arrivée à une julirosienne qui n’en n’est pas encore revenue.
Un matin, on frappe à sa porte. Elle ouvre et se trouve nez à nez avec un homme qui lui dit qu’il vient relever le compteur d’eau. La première surprise passée, elle lui avoue ne pas savoir où il se trouve. Sans se démonter, l’individu lui certifie savoir où il se trouve : « il est en haut, Madame, ne vous inquiétez pas, ça va être rapide ». Sans lui laisser le temps de réagir, le voilà qui monte les escaliers sous le regard interloqué de la propriétaire, tellement abasourdie qu’elle en reste sans voix.
Quelques instant après, il redescend et repart précipitamment.
- « Il n’est pas en haut Madame, je reviendrai plus tard après avoir pris des renseignements sur son emplacement ».
Cette visite contrarie grandement notre propriétaire qui téléphone à la gendarmerie pour signaler ces agissements. Elle contacte la mairie dans le même temps pour savoir s’il est bien normal que quelqu’un se présente pour relever les compteurs d’eau…
Ne sachant pas trop où localiser son implantation (elle est veuve depuis peu de temps), elle demande à son voisin de venir l’aider à le repérer. Celui-ci s’exécute avec beaucoup de gentillesse, règle rapidement son problème et repart sa mission terminée.
Quelques minutes plus tard, elle croit voir son voisin revenir : elle pense qu’il a oublié de lui dire quelque chose d’important et descend lui ouvrir.
Ce n’est pas le voisin, c’est l’homme des compteurs à la mine patibulaire. Sans lui donner le temps de parler, elle le repousse, lui interdit l’accès de son seuil et parvient tant bien que mal à fermer sa porte. Elle monte ensuite à l’étage pour voir s’il est bien parti avant d’appeler la gendarmerie, et à sa grande stupéfaction, s’aperçoit que cet homme est ceinturé par deux fonctionnaires de police qui exhibent chacun le brassard orange facilement reconnaissable.
Elle sort sur son balcon, soulagée, et les remercie de leur intervention rapide. Le dialogue s’engage ainsi :
- « Ce Monsieur est déjà venu me voir pour relever mon compteur d’eau mais en fait, je vois que c’est un voleur ».
- « Oui, Madame, cela fait longtemps que nous le suivons. Maintenant, il ne vous importunera plus. Pouvez-vous nous ouvrir pour que nous vérifiions s’il ne vous a rien pris ? ».
- « Je crois qu’il n’a pas eu le temps ? ».
- « Vous savez que cet individu est très malin. Il a une longue expérience de méfaits derrière lui ? ».
- « Bon, d’accord, je vous ouvre ».
Une fois entrés dans la maison, les deux policiers mettent la dame en confiance.
- « Il faut que l’on vérifie s’il ne vous manque rien pour établir un procès-verbal à charge. Ces gens là sont uniquement intéressés par l’or et l’argent ».
- « Vous croyez que c’est nécessaire ? ».
- « Nous insistons Madame, pour les assurances ».
Notre julirosienne s’exécute et ramène la boîte où sont remisés tous les objets personnels et ceux de sa famille.
- « Nous allons les prendre pour expertise, et une fois que nous l’aurons amené en garde à vue, nous vous ramènerons vos bijoux ».
La dame, un peu interloquée, mais quand même rassurée par la présence de ces deux personnes qui n’avaient pas l’air de bandits et qui étaient très gentils, laisse partir son or sans opposer une quelconque résistance.
Au bout de plusieurs heures, ne voyant personne revenir, elle se décide à appeler la gendarmerie qui, arrivée au domicile, lui confirme qu’elle a été abusée et victime d’une escroquerie.
Depuis, elle se reproche sa conduite trop complaisante et se montre toujours aussi mortifiée, voire humiliée d’avoir été à ce point abusée. Elle a besoin de verbaliser cette mésaventure pour « digérer » ce traumatisme.
Nous lui redisons qu’à sa place, beaucoup de monde aurait pu être abusé, même parmi les plus méfiants.Elle souhaite une large diffusion de ce mode opératoire car elle pense que grâce à la communication, de telles épreuves seront épargnées aux autres et en particulier aux personnes âgées.